samedi 9 août 2014

Le modèle économique indien : de l'essentiel à l'universel. un article de Bernard Duterme.

Voilà un article qui renforce une fois de plus notre théorie du "Développement universel". Cette fois-ci, il traite des indiens d'Amérique, notamment au sud, plus particulièrement des zapatistes et montre que le nouveau paradigme économique à venir est international.
A lire avec attention.

nos commentaires.


La teneur de cet article correspond très bien à notre conception d'une "nouvelle mondialisation " et d'un "nouvel alignement" tel que nous le défendons chez Respublica, avec entre autres des blogs comme "projet Canut", le blog du petit propriétaire de ses opens de production, créateur de richesse, libre et égal en droit. Les Indien Chiapas, zapatistes, comme d'autres acteurs et collectifs locaux, ou encore les tribus africaines, devraient aller rejoindre les grandes puissances non encore développées économiquement comme la Russie ou encore, la Chine et les Etats-Unis afin de leur enseigner l'économie réelle et la démocratie locale. C'est défendre une vraie définition du développement économique et social qui commence d'abord par l'humain. C'est ce qui définit une politique de civilisation. Des articles de cette teneur sont à lire de manière bien plus urgente que les précis d'économie publiés par les grandes maisons d'édition spécialisées pour passer ensuite sans tarder, avec courage, à l'action Politique à proprement parler.

Noura Mebtouche.



Mondialisation et coopération au développement : le prisme du Chiapas

par Bernard Duterme
(2001)
Dans le monde de la coopération internationale au développement comme ailleurs, il y a déjà quelques années que le thème rabâché de la mondialisation occupe le devant de la scène. Pour le meilleur et son contraire. Synonyme d’échange, d’ouverture et d’enrichissement mutuel, elle est vénérée. Assimilée à un rouleau compresseur uniformisateur, à un phénomène incontrôlable, facteur d’exclusion, elle est stigmatisée. On l’a répété, la mondialisation n’est pas née de la dernière pluie. Les hommes, les idées, les biens et les services n’ont pas attendu la flamme rouge du deuxième millénaire pour se répandre dans le monde entier. Tout au plus la mondialisation connaît-elle aujourd’hui, développement technologique et dérégulation des marchés aidant, une irréversible accélération. Avec ses conséquences positives et négatives, ses promoteurs et ses adversaires, ses bénéficiaires et ses victimes, ses exploits et ses outrages... Est-ce à dire que ses effets s’annulent, qu’on a affaire là, finalement, à une opération blanche, certes spectaculaire mais somme toute assez neutre ? Ce serait aller vite en besogne.
Partons de situations concrètes. S’il y a « mondialisation », il y a donc du « mondialisé », des continents, des régions, des pays mondialisés, certains d’ailleurs qui le sont même plus que d’autres. La coopération internationale au développement - qui, par définition, n’est jamais qu’une des expressions de la mondialisation - connaît bien ces endroits qu’elle participe, avec d’autres disciplines, à placer au centre du « village global », sous les feux des projecteurs de la communauté internationale. Le cas du Mexique est exemplaire. Pont suspendu entre le Nord et le Sud, terre-plein entre l’océan Pacifique et l’océan Atlantique, le Mexique multiplie les entre-deux géographiques, culturels, économiques, sociaux et politiques, qui font de ses terres le laboratoire de bien des enjeux mondiaux contemporains. Rapports nord-sud, ouverture économique et crispation politique, globalisation et respect des identités particulières, néolibéralisme et dualisation sociale, anomie et participation, agriculture de subsistance et agro-industrie d’exportation, régionalisation et protectionnisme, délocalisation et fermeture des frontières..., l’avenir du pays intéresse à plus d’un titre.

1. Chiapas, nombril du monde

Plus précisément encore, au fin fond du Mexique, à la frontière guatémaltèque, l’État du Chiapas s’est lui aussi fait un nom sur la scène internationale. Son entrée au monde ne date d’ailleurs pas d’hier. Région certes reculée, on s’y sent nombril du globe, pas moins qu’au pied de la tour Eiffel, pas plus que sur les trottoirs de Wall Street. Qu’y trouve-t-on ? Qui rencontre-t-on ? Des milliers de gosses aux pieds nus et à la peau basanée qui tannent des milliers de touristes aux pieds nickelés et à la peau rougie. Une population majoritairement pauvre, à dominante indienne maya dans l’est de l’État et ladina ailleurs ; une population qui survit misérablement d’une terre surfragmentée et souvent épuisée, d’un fragile secteur informel urbain ou encore d’un salariat, proche du servage, concédé dans les grandes exploitations. Une oligarchie locale assoupie depuis l’époque espagnole sur ses monopoles agricoles, commerciaux et politiques. Des églises catholiques à l’architecture coloniale, des entreprises multinationales aux structures néo-coloniales. Des investisseurs asiatiques, nord-américains et une main-d’oeuvre locale bon marché.
Un territoire et des sous-sols riches d’eau, de bois, de biodiversité, d’élevage et de pétrole. Des temples protestants au succès grandissant. Des temples du fast-food au succès confirmé. Des organisations non gouvernementales, mexicaines ou étrangères, d’aide humanitaire, de coopération au développement, de solidarité avec les paysans, avec les Indiens, avec les femmes du Chiapas, exclues d’entre les exclus... Des camps de réfugiés guatémaltèques installés dans le provisoire depuis vingt ans et qui ne rentreront plus. Des clandestins centraméricains engagés dans des périples à hauts risques vers les États-Unis et qui n’arriveront pas. De la drogue en culture, en vente ou en partance vers d’autres destinations. Une rébellion indigène originale dont les communiqués poético-vindicatifs font le tour du monde et dont les idéaux démocratico-zapatistes attirent une constellation de touristes politiques... De l’espagnol, du spanish , de l’anglais et encore un peu de tzotzil ou de tojolabal. Des autochtones incultes mais acculturés, de l’artisanat tipico et des tee-shirts sans frontières, du Pepsi , du Coca et du Posh [1], des casernes fédérales de militaires surarmés sur fond de paysages somptueux, des programmes de télévision mis en boîte à Miami, des syncrétismes déroutant et des ethno-anthropologues déroutés, du particulier, du cosmopolite, du maïs en masse et des hamburgers en guerre, de l’archaïque et du postmoderne, des pyramides mayas et de l’universel...
A n’en point douter, le Chiapas est bel et bien au centre du monde. Tant sur le plan économique que politique et culturel. Ses produits se répandent sur le monde et le monde se répand sur son territoire. A l’évidence, au-delà des opportunités qu’elle a pu créer, la mondialisation s’y est faite corollaire ou plutôt alliée d’un système économique et politique excluant. Un système qui a sans doute évolué au fil des siècles mais qui n’a jamais connu de véritables remises en cause des rapports de force qui structurent la société chiapanèque depuis son entrée au monde il y a quelque cinq cents ans. Un système qui tire aujourd’hui sa logique de tendances lourdes, à l’oeuvre à l’échelle du monde...

2. Modèle et contre-modèle de développement

Quel rôle la coopération au développement peut-elle jouer dans un tel contexte ? Comment s’inscrit-elle dans cette lame de fond mondialisatrice qui a fait du Chiapas un nouveau « pays proche » ? C’est la quadrature du cercle ! Expression de la mondialisation comme l’ont été d’autres « irruptions » historiques - telles la colonisation, l’évangélisation, le tourisme, la néo-colonisation... - plus ou moins bien vécues par les populations locales (c’est un euphémisme), la coopération au développement se doit de montrer sa différence. Montrer en quoi l’attrait pour cette région du monde, à l’oeuvre au sein des acteurs de la coopération - en réalité d’abord européens ou nord-américains - se démarque radicalement, dans sa manifestation comme dans ses conséquences, de l’intérêt d’autres « grands voyageurs qui font le monde », touristes ou hommes d’affaires. L’intentionnalité des visiteurs n’est pas en cause. Tous fondent leur démarche, soyons-en sûrs, sur de nobles sentiments, sur un souhait de vie meilleure pour les personnes rencontrées... Là où la coopération au développement est susceptible de donner sens à son appellation, c’est dans le rapport que ses promoteurs parviendront à construire avec leurs « partenaires », leurs vis-à-vis chiapanèques : un rapport de réciprocité et d’enrichissement mutuel, un rapport où les deux parties en présence seraient sujets de la relation et non pas objets.
Le contre-modèle, c’est l’actuel modèle de développement économique du Chiapas. Un modèle qui considère le gros de la population locale comme une main-d’oeuvre taillable et corvéable à merci, et qui tient l’établissement dans la région de nouvelles entreprises à capitaux étrangers, où les normes minimales en matière sociale et environnementale ne sont pas respectées, pour la voie du salut économique. Le contre-modèle, c’est celui de la marchandisation de la nature et de la culture, qui a fait du Chiapas et de ses habitants indigènes le décor d’un vaste complexe touristique, la réserve énergétique du reste du pays et le terrain d’un pillage organisé au profit du plus offrant. Le contre-modèle, c’est celui de la généralisation de l’agro-exportation au détriment des cultures vivrières, celui de l’uniformisation culturelle au détriment des identités particulières, celui de la dérégulation des marchés et de la concentration du pouvoir au sein de quelques multinationales, celui de l’accroissement des inégalités [2]... Le contre-modèle, c’est celui d’un Chiapas mondialisé où la majorité de la population n’a pas la maîtrise de son propre destin, où elle demeure l’objet de décisions prises ailleurs.
Le modèle de la coopération internationale au développement, en revanche, pourrait être celui proposé aujourd’hui par les indigènes eux-mêmes, ou, pour le moins, par une forte composante du monde maya chiapanèque. Non pas, comme on pourrait le redouter, un modèle frileux de repli sur soi, une apologie d’un mythique âge d’or autarcique, un appel fondamentaliste à une authenticité première ou à la fragmentation identitaire du Mexique... mais bien le modèle d’« un monde où, selon l’une de leurs citations les plus reprises,il y aurait de la place pour tous les mondes. » L’utopie des Indiens du Chiapas d’apparence ingénue n’est pourtant ni isolée ni fortuite. La « néo-libéralisation » des sociétés latino-américaines a ouvert des espaces, monopolisés jusqu’il y a peu par des États forts. L’acteur indigène entend bien s’y manifester, défiant ainsi le climat de décomposition sociale qui tend à prévaloir. Objectif : la mise à l’ordre du jour de l’existence politique, culturelle et sociale de multiples résistances indiennes, aux quatre coins du continent. La rébellion zapatiste du Chiapas est l’une d’elles, probablement la plus en vue. Si la justice sociale reste l’étoile à atteindre, sa quête repose désormais sur la responsabilisation du pouvoir, la reconnaissance des diversités et la revalorisation de la démocratie. Si l’on s’éloigne du modèle des guérillas révolutionnaires traditionnelles, on est loin aussi des guerres messianiques, à la violence définitive, sans réserve et sans retour, des Mayas d’hier. Identitaires, les zapatistes d’aujourd’hui sont aussi démocrates et soumettent à discussion leurs idéaux multiples et divisibles...
A l’occasion d’échanges répétés avec un flot de visiteurs de tous bords, mexicains et étrangers, les rebelles indiens ont esquissé leurs aspirations : autonomie sans séparation, intégration sans assimilation... A la déferlante uniformisatrice de la mondialisation et à l’indigénisme intégrationiste des autorités nationales, les zapatistes du Chiapas répondent par un indianisme respectueux des identités. « Etre reconnus égaux et différents, Mexicains et Indiens dans une démocratie plurielle qui sache faire l’unité dans la diversité. » Défi universel, s’il en est.

3. « Nos problèmes sont les vôtres »

Articulation pacifique et inédite d’intérêts particuliers, d’aspiration démocratique et de valeurs sans frontières, le mouvement zapatiste est perçu par de nombreux observateurs comme le contre-exemple par excellence de plusieurs mouvements identitaires qui, de par le monde, en ex-Yougoslavie, en Algérie et ailleurs, ont sombré dans le repli, l’autoritarisme, l’obscurantisme ou la violence, ont répondu à la mondialisation par le fondamentalisme. La rébellion chiapanèque à l’inverse, suffisamment identitaire pour ne pas se diluer, suffisamment universelle pour ne pas se replier, multiplie les ancrages sans les opposer : indien, mexicain et humaniste.
Aux acteurs de la coopération au développement qui leur demandent ce dont ils ont besoin, les Indiens mayas renvoient la balle : « Regardez chez vous. Nos problèmes sont les vôtres. Sortez de vos schémas paternalistes. La mondialisation de la solidarité est à construire ensemble. » Iconoclaste, la repartie fait mouche. « Les gens intéressés par les Indiens du Chiapas devraient l’être plus par intérêt propre, renchérit le sociologue français Yvon Le Bot manifestement séduit par l’invite. Ils le sont encore trop par charité chrétienne, par compassion pour les victimes. Le zapatisme, c’est la volonté de rompre avec ce type de solidarité à sens unique. La solidarité doit être réciproque. La meilleure manière d’être solidaires avec les indigènes chiapanèques, c’est d’affirmer la même logique qu’eux, ici, chez nous. L’orientation zapatiste et les problèmes autour desquels elle s’articule sont des problèmes que nous partageons ici. La question centrale en Belgique, quelle est-elle ? Comment vivre ensemble avec nos différences ? Autrement dit : l’identité et la démocratie, les deux pôles mis en avant par les Indiens du sud-est mexicain. » [3]
On l’aura compris, l’articulation sur le plan international de la rébellion du Chiapas - ou de toute autre résistance sociale, culturelle et politique - avec d’autre groupes, d’autres acteurs sociaux mobilisés en fonction de leurs propres intérêts sur des problématiques communes devrait se profiler comme l’un des défis des prochaines années au sein du monde de la coopération au développement. Une coopération au développement respectueuse des dynamiques locales, fédératrice de sociétés civiles et soucieuse de porter sur le plan politique les revendications de ses acteurs...
On n’en est pas encore là ! Séduisante, la consécration du modèle de développement proposé par les Indiens du Chiapas attribue évidemment beaucoup de vertus à une rébellion qui, si elle multiplie les originalités « théoriques », peut révéler un réel plus trivial, une fois abordée empiriquement. L’idéalisation abusive d’une action inédite qui concilierait lien communautaire, autonomie individuelle, solidarité sociale et exigence d’universalité - et qui inviterait ses partenaires du monde entier à la rejoindre - ne résiste pas toujours à l’analyse de la réalité et aux rapports de force qui la traversent. Bien des menaces pèsent aujourd’hui sur le mouvement des Indiens chiapanèques. Bien des écueils sont encore à évités. Encerclée, neutralisée, divisée, la rébellion pourrait se raidir et répondre à l’étouffement par la fuite en avant et la violence ; donner raison à ceux qui en son sein rêvent de souveraineté maya et repoussent l’étranger, ou à l’inverse, laisser libre cours à ses fondements révolutionnaires internationalistes quitte à diluer son enracinement, se cantonner dans l’esthétisme ou le cosmopolistisme quitte à sombrer dans l’inconsistance. L’équilibre est fragile et circonstanciel. Tout n’est pas joué.

4. « Mondialiser la solidarité » ou « humaniser la mondialisation » ?

Quoi qu’il advienne, l’avenir du mouvement indien du Chiapas dépend aussi de la capacité des acteurs de la coopération internationale à répondre aux défis qu’il lance au reste du monde. Celui de la démocratie à l’heure de la globalisation. Celui du respect des particularités et celui de l’universalité du respect. Celui de la résistance à l’exclusion dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord. La rébellion chiapanèque nous invite à investir les interstices de la mondialisation d’expériences solidaires et... à les mettre en vitrine. La coopération au développement, laisse-t-elle entendre, n’aura de sens qu’accompagnée d’une démarche coordonnée et volontariste d’inscription sur le plan politique de ses principaux défis...
Il revient aux acteurs non gouvernementaux eux-mêmes, du Nord comme du Sud, d’exiger de leurs autorités nationales mais aussi des instances publiques internationales, qu’elles créent les conditions structurelles propices à « la mondialisation de la solidarité » [4]. Ce processus, ambitieuse opération de résistance face à« la généralisation d’une logique économiciste excluante et destructrice », se structure dans les faits autour de quelques grands axes mobilisateurs : le renforcement et la convergence des mouvements populaires anticapitalistes, la défense des droits humains, culturels, politiques et sociaux, la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable et aux services sanitaires de base, la promotion de relations équitables entre les hommes et les femmes, la protection de l’environnement, les échanges culturels, le renforcement des capacités d’action citoyennes, etc. « Ce n’est que sur la base d’intérêts communs et d’un engagement solidaire que nous pourrons nous rapprocher de l’objectif d’un monde bâti sur la justice, l’égalité, la démocratie et la liberté », proclament les ONG. Aujourd’hui, au Forum social mondial de Porto Alegre et ailleurs, une multitude d’entre elles, de tous les coins de la terre, s’entendent pour revendiquer l’instauration de mécanismes démocratiques visant au contrôle et à la transparence des institutions financières internationales et à la régulation des marchés mondiaux... preuve, s’il en était encore besoin, que le champ d’action et de compétence du monde bouillonnant des ONG de développement est désormais, lui aussi, sans frontières.
En définitive, pour la plupart des acteurs de la coopération au développement comme pour les Indiens mayas du sud-est mexicain, postulats et conclusions coïncident. Pour que la mondialisation ne soit pas interprétée par les deux tiers de l’humanité comme la libre expansion d’un modèle de développement inéquitable ou, sur le plan politico-militaire, comme un blanc-seing aux interventions à géométrie variable des grandes puissances, il faudra qu’elle s’accompagne d’indispensables corollaires : la solidarité, la justice dans les relations internationales, le respect des différences et la recherche de l’équité dans la redistribution des ressources. Vaste programme ! Les souhaits désormais affichés par le tout-puissant Fonds monétaire international d’« humaniser la mondialisation » pourront-ils y répondre ? Ou est-ce la logique même de l’actuelle mondialisation qui est à revoir ? Poser la question parmi les acteurs de la coopération actifs au Chiapas, c’est y répondre.

Notes

[1Boisson locale alcoolisée à base de maïs et de sucre brut.
[2Lire Adolfo Ocampo Guzman, La Economia Chiapaneca ante el Tratado de Libre Comercio, Ed. du Centre d’Information et d’Analyse du Chiapas (CIACH), Mexico, 1999.
[3Entretien avec Yvon Le Bot, « Le zapatisme, c’est cela ou ce n’est rien ! », Dossier Chiapas in La Revue Nouvelle, Bruxelles, novembre 1999.
[4In La Déclaration de clôture de la Conférence internationale des ONG « Mondialisation de la solidarité - du dialogue au trialogue », Berlin, 21-22 juin 1999.
In Van Cromphaut M. (sous la dir.), Les Mondialisations : gouffre ou tremplin ?, Paris, L’Harmattan, 2001, 75-83.