lundi 25 mars 2013

Compte rendu du colloque monnaies complémentaires à Beaumont d'Auvergne du 23 mars 2013.








Par Noura Mebtouche, économiste.

Nous venons y présenter le Projet Canut et évoquer les logiques de territoire que nous avons choisi de mettre en valeur.

C'est d'abord une occasion de découvrir l'Auvergne et ce qui s'y fait en matière d'économie sociale et solidaire.
Dans le groupe de travail auquel nous participons, portant sur le territoire, beaucoup font partie du SEL d' Issoire. 
Des échanges non marchands en biens et services qui améliorent la qualité de vie. Ainsi, le gratuit et la question de l'échange de temps, considéré comme une monnaie comme une autre y sont-ils plébiscités.
La principale difficulté réside dans la configuration démographique et géographique du territoire. Les villes et villages sont disséminés. Le problème se pose notamment lorsqu'il est question de créer une monnaie complémentaire.
 En effet, parti d'une commune centrale, le projet de monnaie s'est vite étendu aux villages environnant, afin que la boucle : consommateur-prestataire-fournisseur 1-fournisseur 2-fournisseur 3- consommateur puisse se faire. C'est ce que l'on appelle "recentrer les circuits économiques".
Dans ce cadre, la monnaie complémentaire prend toute sa dimension.
 Elle consiste à créer un circuit en dehors du circuit classique dominé par l'Euro. 
C'est aussi un moyen de créer du lien social, et des relations humaines dans un bassin minier sinistré, en perte d'emplois. 
Ce n'est pas l'avis de tout le monde cependant. D'après une intervenante, il y a un espoir certain de mondialisation culturelle passant par l'Auvergne. 
En effet, originaire de Thiers, cette dernière souligne le rôle important que joue la ville dans le dynamisme du territoire. Thiers est une ville monde, tout passe par elle, c'est une commune précurseur, avec une forte industrie au Moyen-âge, le tout premier tribunal de commerce et une communauté ouverte et cosmopolite avec des turcs, des maghrébins , des portugais, ainsi que les premiers habitants de la région.
Donc, il y a dans cette région du centre de la France un potentiel positif important en matière d'ouverture, de promotion au niveau du monde, de lien avec l'extérieur.
Enfin, on soulignera l'importance qui est donnée sur une territoire que l'on peut définir en fonction de l'existence du département : le Puy de Dôme, qui a une identité forte, de nombreuses associations visant à faire un lien entre rural et urbain. 
C'est au sein de ce cadre associatif, que se développent les associations du type SEL ou monnaies complémentaires bien comprises dans le département comme faisant partie d'un processus global vient à améliorer la qualité de vie, ainsi que les objectifs de mixité sociale et de lien social ainsi que de promotion  du Pays.
On remarquera que en Auvergne, les identités correspondent très bien, bien que non complètement parallèles (d'autres identités plus transversales se recoupent) par rapport au département, ce qui n'est pas le cas sur tout le territoire français.
 Ainsi des discussions autour du nom de la future monnaie. 
C'est le chou qui l'emporte ce jour là (d'autres séance de vote sont prévues), trois autres dénominations ressortent du lot.
 Le Bougnat : très peu de gens ont voté pour cette appellation. 
Pourtant comme l'ont souligné certains, celui ci est représentatif d'un phénomène qui a marqué la culture du pays. Le départ, dans les années d'après-guerre, de nombreux Auvergnats à Paris. Comme le dit une participante (ancienne) très émue : "Ils sont partis gagner de l'argent dans la capitale alors que chez nous nous avions faim". En effet, beaucoup d'établissements de restauration parisiens sont tenus par des auvergnats qui ont ainsi exporté leur culture. Certains font remarquer que cette culture là n'est pas propre à toute l'Auvergne mais seulement à deux départements : le Cantal et le Puy de Dôme.
Toujours est-il que les suffrages vont peu à cette appellation ce qui peut être paradoxal car représentatif d'un phénomène et d'une dénomination (le Bougnat) très caractéristique du territoire même si un peu imagerie d'Epinal. 
On pourrait expliquer cette relative désaffection par une volonté d'oublier un passé difficile, de rebondir sur quelque chose de plus glorieux, plus moderne.Il en découle naturellement l'appellation suivante :
Le Volcasol. Cette dénomination correspond, dans la lignée du projet Vulcania à une volonté de moderniser la région, de mettre en valeur une donnée géologique appuyée par la mise en valeur scientifique. Par Volcasol, les habitants semblent pointer du doigt une spécificité de leur pays qui leur constitue un apport conséquent en richesse économique : la venue de nombreux touristes. Ainsi, les volcans apportent le soleil, la proscrite, le bonheur, l'échange.
Le Dôme. On ne reviendra pas sur la fierté des auvergnats quant à la mise en valeur du relief géologique de leur territoire notamment par l'existence du fameux Puy de Dôme. Tout comme on monte au sommet du Fuji Yama à pied pour être japonais, il convient d'escalader le Puy de Dôme pour être véritablement auvergnat.
 Encore une fois, ce dernier est bien représentatif du département du Puy de Dôme auxquels beaucoup se réfèrent, d'autres préférant la région Auvergne comme point de ralliement de mise en valeur patrimoniale.
Le Chou. Une dénomination qui a fait l'essentiel des suffrages. Image d'Epinal lui aussi, le chou est le légume avec lequel on fait la potée auvergnate, aliment représentatif de la région Auvergne, celui d' où naissent les bébés de sexe masculin, il y a aussi cette légendaire expression "un chou est un chou" qui fonde la réputation, fondée ou pas , de l'auvergnat avaricieux.
Toujours est il que cette appellation là fait mouche parmi les personnes présentes ce samedi 23 mars 2013, peut être parce qu'elle est la plus neutre finalement.


Ce que nous avons retenu de cette journée dans le cadre de la mise en place du Canut.

-Les logiques de territoire sont complémentaires, elles ne s'affrontent pas. 
Ainsi nous avons défendu notre conception d'une monnaie de petit territoire. Les Pentes de la Croix Rousse marquées par un patrimoine fort avec par exemple la Révolte des Canuts mais aussi un savoir faire et des spécialités (textile, ver à soie) qui lui sont propres. Cela nous amène jusqu'en Chine, où l'on découvre la soie.
Après avoir discuté des projets Sol (le sol violette de Toulouse étant ici encore bien mis en valeur), des craintes qu'il est légitime de développer quant à la perpétuation d'un système descendant dans le cadre des ces projets très bien financés par les Régions ou l'Etat, nous nous sommes rendus compte cependant que sur un territoire élargi, les projets monnaies complémentaires ont un rôle positif quant à la construction de notre économie moderne lorsqu'ils sont portés par de collectifs de citoyens uniquement et donc ascendant. 
Ainsi, de la Roue, en Provence, dont un représentant était présent qui a lancé ses premiers billets avec moins de 300 Euros. Comme le dit son interlocuteur , la Roue est la monnaie "qui tourne, qui roule, qui n'amasse pas mousse". 
Par ailleurs, il va de soi qu'en Auvergne où la principale préoccupation est de faire du développement local en milieu rural et de favoriser les liens villes campagnes, le territoire sur lequel se pratique une monnaie locale ne peut qu'être étendu.
Reste à définir, dans ce cadre, en excluant pour notre part, les projets de monnaie complémentaire descendants, à définir une typologie des types de monnaie en fonction de leurs logiques et de l'extension de leur territoire.
Ainsi , la monnaie Canut s'inscrirait dans un processus global qui touche la ville de Lyon et sa périphérie ou une partie de cette dernière coexistant avec d'autres types de monnaie plus proches des "petits territoire" ne suivant pas leurs découpages institutionnels mais leur histoire et leur patrimoine. C'est aussi un peu ce qui se passe à Montreuil.
Celle-ci, première du genre à Lyon, a pour objectif principal non pas de développer un circuit en dehors de celui qui est propre à l'Euro puisqu'elle ne peut pas faire bénéficier aux fournisseurs qui sont éloignés de la possibilité de régler eux aussi leurs achats en Canut, sauf pour quelques exceptions. 
Elle contribue néanmoins, et c'est sa vocation première à créer du lien social dans un quartier à forte identité, et constitue le point d'attache et de synthèse d'un projet visant à mettre en valeur l'échange économique local mais aussi les pratiques sociales et les expérimentations solidaires d'un quartier et peut être un jour, les modes de production (après tout ne sommes nous pas à l'endroit où est née la première coopérative ouvrière).

La question du stock de monnaie européenne (en Euros) crée par l'achat de devises locales à l'association porteuse du projet se pose. la question du réinvestissement du capital de monnaie non locale pour des projets locaux est une question cruciale qui se pose sur le territoire.

La question de la création monétaire est importante aussi. Pour nous, toute forme de création monétaire autre que européenne aujourd'hui, nationale, si nous revenons un jour à une monnaie nationale (qui nous le souhaitons ne serait pas le franc) n'est pas acceptable, même à toute petite échelle car elle remet en cause le pouvoir de la banque centrale qui seule, devrait être habilitée en tant qu'institution à créer de la monnaie sur un territoire qu'il soit européen ou national. Cette question se pose déjà dans le contexte actuel où on accuse les banques privées d'être créatrices de monnaie, le pouvoir d'émettre de la monnaie de faire fonctionner la planche à billet n'est plus institutionnel. 
C'est dangereux. C'est ce qui explique la dichotomie entre sphère monétaire et économie réelle. 
Il serait dommage que par le biais d'une tentative désespérée de reprendre en main leur économie les citoyens soient à l'origine du même type de dichotomie.
L'enjeu finalement de toute politique monétaire doit bien être de faire correspondre la valeur de la monnaie et son émission à la quantité mais aussi (en nouvelle économie) à la qualité des biens et services produits et présentés sur le marché. Nous en sommes à ce point là de l'élocution du fonctionnement de notre économie. La réponse est : seul l'Etat peut jouer ce rôle.
Ce qui n'empêche pas par ailleurs que se développent des monnaies locales un peu partout qui correspondent à des logiques de territoire, différents les uns des autres à condition qu'elles se content d'être des instruments d'échange.
 Or. Il y a création monétaire à partir du moment où, les associations porteuses stockent leurs Euros sur des comptes rémunérés. seule solution qui doit pour éviter l'écueil déjà cité : réinvestir effectivement sur le territoire ou stocker chez des organismes financiers qui ne rémunèrent pas la monnaie, comme la NEF qui n'a pas un statut bancaire. (Certains parlent aussi du Crédit municipal ou encore évoquent la création d'une banque coopérative comme en Allemagne).
Enfin, malgré les tensions que cela peut procurer, on peut évoquer la solution consistant à obliger la monnaie à être fondante, à des taux proches du taux rénumérateur des banques ou encore peut-on compter sur l'émergence d'une législation qui serait propre aux monnaies complémentaires obligeant ces dernières, quoiqu'il en soit, à fondre à la même vitesse que l'Euro (ou tout autre monnaie émise et réglementée par une Banque centrale). 
Ce qui serait dommage, car préjudiciable au caractère proprement citoyen, situé en dehors de la réglementation étatique des initiatives ascendantes en économie locale. C'est néanmoins la solution ultime en cas de dérapage pour un bon équilibre macro-économique.
Enfin avons nous pointé notre avis à propos des solutions préconisées par PH Derruder dans "pour une nouvelle monnaie complémentaire" aux éditions Yves Michel avec notre idée de revenir effectivement de manière provisoire à une monnaie nationale, afin que la nouvelle Europe avec sa monnaie à elle se fasse avec les citoyens mais sans que l'on encourage la coexistence de deux systèmes différents, ce qui est l'idée de PH Derruder et de André-Jacques Holbeck : un système national correspondant à des échanges fondés sur de critères éthiques spécifiques propres à la nouvelle économie et un autre propre à l'ancien système gouverné par l'Euro. C'est bien l'abandon provisoire de l'Euro que nous préconisons.
Par ailleurs, dans le cadre de nos travaux, chez Respublica, en droit constitutionnel et notamment sur la construction d'une Europe des Peuples, citoyenne et historique, avons nous commencé à entrevoir l'idée possible de monnaies de pays qui viendraient recouper dans une logique transversale les monnaies complémentaires locale, de territoires de toutes tailles crées dans le cadre national. On le sait , les projets monnaies complémentaires drainent derrière eux un ensemble de pratiques expérimentales , d'échanges en temps, en savoir, en biens et services, sociales, culturelles, patrimoniales, économiques. 
Ainsi, grâce à des initiatives interfrontalières, viendrait commencer à se greffer un réseau de plus en plus conséquent au sein de territoire porteurs de la même culture n'ayant pas la même nationalité. Bien mieux que le projet de décentralisation qui touche aujourd'hui l'Alsace, de quoi bien ferrer le poisson au lieu de mettre en place des mesures superficielles et rapides. Le hic, quant on pense que l'Union européenne d'aujourd'hui s'est construite principalement sur des critères économiques. L'Europe des peuples se fonderait dès lors, sans se presser, très lentement elle aussi, sur des facteurs socio-économiques, une bonne nouvelle si l'on considère que cette économie là se fonde sur des initiatives citoyennes donc ascendantes.
Enfin, nous n'avons pas manqué de noter l'existences d'autres pratiques similaires, toutes originales comme notre projet Canut, en dehors du territoire français : les Accorderies du Quebec, le Time Dollar (Réseau Time Banks, Madison, Wisconsin, USA par Stéphanie Rearick, , le CETA (convergences et alternatives) à Roanne, (ceta@laposte.net) et d'autres initiatives un peu partout dans le monde notamment au Japon. On ne manquera pas de souligner la quasi absence de ce type d'initiative sur le continent africain, question qui sera certainement ouverte davantage lors du Forum Social Mondial qui se tient ce début avril 2013 à Tunis.

lundi 18 mars 2013

Bilan de la réunion d'information au Kotopo, 14 rue Leynaud, ce samedi 16 mars 2013.




Compte-rendu réunion du 16 mars au Kotopo.

Présents : 10 personnes.


Charte, éthique, sélection des produits, inventaires.
Remarque de Bernard Bruyat (Bogue). Le enjeux peuvent différer selon le caractéristiques du territoire. Ainsi, sur le territoire de la Bogue, à Vals les Bains, population âgée souvent retraitée, petite ville balnéaire de province dans une région à faible démographie très orientée vers le tourisme d'été, la seule épicerie de proximité est le petit casino du coin. 
Dans ce cadre, se pose le problème éthique lié à l'appartenance de ce lieu de vente à un réseau. Ce réseau fait partie de nos grands conglomérats liés à l'agroalimentaire, de type oligopolistique.
Or, pour beaucoup de personnes âgées c'est le seul endroit où on peut faire ses courses.
Le Casino fait donc partie des adhérents de la Bogue.

En ce qui concerne le Canut, notre territoire est particulièrement propice aux nouvelles expérimentations. Au risque de passer pour des puristes, ma proposition et d'être très sélectifs en ce qui concerne les biens et services acceptés dans le cadre de la charte Canut.
Par exemple, on peut se permettre d'en exclure certaines petite épicerie représentant des grands groupes en franchise, à condition que l'adhésion de ces derniers n'aient pas fait l'objet de demandes spécifiques de la part de personnes âgée ou en difficulté pour se déplacer. L'analyse pourrait se faire au cas par cas.
Cependant, j'ai des doutes quant à mon succès par rapport à cette proposition. En effet, il se pourrait que le projet Canut y perde son principal vocation qui est de créer du lien (ou plutôt des liens) autour de l'économique.
Cependant quelqu'un fait remarquer que les conventions se résignent tous les ans. On peut imaginer une avancée progressive vers une sélection de plus en plus éthique (correspondant à un certain niveau de valeur ajoutée positive) (on ne parlera pas de normes ici car il ne s'agit pas d'inventer de nouvelle normes mais bien de tendre de manière inulectable vers une société sans pollution et sans atteinte aux droits de l'homme).

Ainsi, l'idée des "inventaires" réalisés dans les épiceries du quartier de ceux qui le veulent, pour sélectionner les produits auxquels se prête le Canut pourraient se faire dès la deuxième ou troisième année et devenir de plus en plus sélectifs au fur et à mesure que le temps passe. 

Cela constitue également un bon support d'apprentissage et de pratique pour de étudiants en commerce ou en agroalimentaire (lycée agricoles, écoles de commerce, formations en développement local).


-Charte trop dirigiste. Oui mais ? N'est ce pas le moment de poser des règles très précises quant à la tenue de notre ligne de conduite économique (production-échange). Le quartier comme nous l'avons dit tout à l'heure s'y prête.
Il n'empêche que ces remarque sont intéressantes car elles posent le principe de la hiérarchie entre deux motivations importantes de tout projet monnaies complémentaires :
-Le lien social et humain.
-L'éthique économique.
Il faut savoir concilier les deux.

D'autre tensions entre de objectifs différents sont repérables :
Ainsi du lien entre profit et éthique du projet.
Bien entendu on ne peut pas s'attendre à ce que les commerçants du quartier s'investissent dans le projet sans perspective d'intérêt économique. D'où l'idée de la plate forme internet qui intégrerait à la fois toute les propositions présentes dans le quarter en matière de nouvelles alternatives économiques (les Amap,  les initiatives de la Maison de l'Ecologie). Ainsi que la charte Canut et la présentation de tous les prestataires avec leurs offres promotionnelles pour les participants au Canut.


Première phase du projet : 
Voici en récapitulatif ce qu'il faut faire dans l'ordre :
-Une réunion info tous les quinze jours.
-Prospection auprès des commerçants qui souvent ne peuvent pas se déplacer.
-Avertir les associations dont l'association des commerçants.
-Etre présents au conseils de quartiers, aux réunions sellistes.
-Organiser l'assemblée générale avec création de l'association type loi 1901, définir les membres des trois collèges (membres de projet Canut, prestataire-commerçants-uagers du Canut, monnaie locale).
-Commencer à élaborer notre Charte après discussions.


La réunion des sellistes se tient tous les dernier samedi du mois à la salle de la ficelle. 

samedi 16 mars 2013

Pour les inconditionnels du sans logement : le caisson de décompression sociale.

Une caisse en bois, propre munie de provisions, de couvertures de survie pour les grands froids et même d'une lumière pour lire. La clé et à récupérer en mairie ou dans le local d'une association. Les itinérants ou les semi sédentaire, ceux qui ne supportent pas d'avoir un toit sur la tête ou sont dehors occasionnellement ont enfin un endroit où dormir. Il suffit de rendre la clé quand on s'en va, non sans récupérer ses papiers que l'on aura laissé en guise de consigne.
Plus de morts, dans le froid, la nuit, l'hiver...
L'idée n'est pas de moi, mais d'un artiste qui a exposé au Musée d'art contemporain de Barcelone, en 2009.
Barcelone est une autre ville révolutionnante...si je peux me permettre le terme très peu utilisé dans la littérature du genre...
Sa fac de philo, située juste à côté du MAC est rouge...c'est vous dire...




Cher pays catalan...la crème des crème...
Les caissons sont design, classiques, contemporains, ils apportent un plus à la ville, on peut y aller pour s'amuser, s'isoler, par luxe tout autant que par nécessité.Ils permettent de décompresser du social...
Ma proposition est sérieuse. Le coût social est bien moindre que celui des décès nocturnes, parmi nos amis qui dorment dehors...certains soirs où il fait en dessous de zéro...

Amis SANS-ABRIS, Unissez vous !
Au sujet de la réunion monnaies complémentaires du 16 mars 2013 au Kotopo.
Voici le planning :

15h00-16h15. Se réapproprier son économie en local. Le rôle des monnaies locales.
*Consommer.

*Créer du lien social.
*La monnaie locale : rien d'autre qu'un instrument d'échange.
*La monnaie locale fait partie d'un tout cohérent, organisé par les pratique sociales et leur histoire.
*Les monnaies locales : une pratique de plus en plus fréquente et étendue. Carte de France des monnaies locales.


Pause-Goûter Détente.


16h30-17h15.  Réflexion sur la monnaie des Pentes : le Canut.
*Pour les acteurs.
-Les commerçants.
-Les consommateurs.
*Les pratiques à suivre pour créer notre monnaie complémentaire.
-S'investir à plusieurs.
-La Charte.
-Les billets.
-Fondante ou pas?


17h15-18h00. Les Pentes. La question du territoire. Travail sur carte.
-Réflexion-débat sur notre territoire, passé, présent, futur.
-Les acteurs du territoire.
-Les Pentes de la Croix-Rousse : spécialités et coopératives, le lieu de la première coopérative ouvrière de l'histoire.

Conclusion : Améliorer le bien être des individus, réconcilier pratiques sociales, économiques, territoire et individus.
Petit exercice :
Au recto : "Comment j'améliore mon bien-être ? Travail sur feuille A4 avec dessin. Des mots, des dessins.
Au verso : Chacun exprime ses attentes, ses disponibilités et laisse ses coordonnées.


18h30-21h00.
Pot. Repas. Spectacle en hommage à Coluche. Concert.




Théorie du développement universel.


Pour la réunion du 16 mars au Kotopo.
La théorie du développement universel.


Théorie du développement universel.
Par Noura Mebtouche.


C'est un cheval blanc, chevauché par l'un de ses politique qui ont fait la France d'aujourd'hui. Muni de ses quatre pattes musclées, il coure à toute jambes afin de nous amener, nous le peuple, vers d'autres sphère, plus intelligente, plus naturelles.
"L'Homme est naturellement bon" disait Jean-Jacques Rousseau. Oui mais à condition d'être libre comme ce cheval de Camargue qui vit sans contraintes, sans harnais et sans prison, en manade.
La France, excelle dans l'art de montrer ce qui devrait être ou pourrait être tout en échafaudant de grands mensonges et trafics d'influence complexes qui pour que ce qui devrait être pour que tout le monde soit heureux n'existe pas pour de vrai mais juste dans un imaginaire un peu flou où 'on se prend à rêver d'un "grand soir" qui se ferait tout seul, comme par enchantement…
Ainsi du cheval blanc de Henri IV. Le cavalier nous invite à ne regarder que son panache, Profitant avec abus de cet effet d'esbrouffe trop éphémère pour être une véritable politique à long terme. La poule au pot, cela ne suffit pas...C'est que Henri IV, trop occupé de son prestige, oublie  que celui qu'il chevauche devrait être le principal héros du film, et non un simple faire-valoir. Ainsi furent les rois de France...
Tout comme la gente animale pourrait dire "où est le cheval blanc" pourrait-on dire nous, français : "où est le peuple ?". Pas étonnant que Nietzche soit tombé en démence et hospitalisé après avoir aperçu un cheval blanc harnaché, un jour, dans la rue.
La fin de recherches et de théories philosophiques , une sombre prescience, à l'avance, de ce que l'on allait faire partout en Europe et dans le monde, de la démocratie, une prémonition mettant en avant le fait que ce surhomme défini par lui, l'homme libre, n'allait peut être jamais exister.

Pour que le cheval blanc retrouve le plaisir de la vie en manade, là bas dans sa Camargue natale, le plaisir de la vie collective et de la Liberté (c'est peut-être le nom d'une future  monnaie nationale française), il faut avant tout passer par l'économique.
La réponse à cette grande question consistant à trouver de manière durable des réponses à l'absence de Liberté et d'initiative populaire est là : elle réside dans cette sphère économique dont la maîtrise et le fonctionnement est la clé de toutes les émancipations.
Karl Marx avait donc raison de définir l'économie comme le point de départ de toute théorie du pouvoir ou de la Révolution.
Certains ont voulu quelque peu s'en écarter, confondant économie avec exploitation et capitalisme. D'autres veulent nous faire croire qu'il faudrait vivre ans croissance. Oui pour ce qui est de la croissance en quantité. Que pensent ils de la qualité ?
Aujourd'hui, avec l'économie par le local, les monnaies complémentaires, l'apologie de la petite entreprise, les réseaux de coopératives, les systèmes d'échange locaux, on en revient à l'économie comme facteur déclenchant de toute une société.
Ainsi, sur les Pentes de la Croix-Rousse est lancé le Projet Canut. Un projet de monnaie complémentaire qui a pour vocation de relier le social à l'économique, de créer du lien et de promouvoir les acteurs économiques locaux. Ce n'est pas pour rien que, pendant que se passait la fameuse Révolte des Canuts, le même Karl Marx s'en inspirait quelque peu pour écrire l'Internationale.
La revoilà notre Internationale, dans un style plus épuré, non soumis aux ravages du collectivisme mais cette fois-ci, version libérale.
Et oui, les Canuts nous l'ont montré, c'est le petit entrepreneur, celui qui possède ses propres moyens de production qui est le vrai révolutionnaire.
Et cela est source de valeur ajoutée positive, sans pollutions, sans exploitation. 
Vive donc, la propriété privée, elle est le fondement du libéralisme du petit, celui qui trouve sa dignité dans le travail effectué par lui et pour lui pour le plus grand bénéfice des autres. On est pas loin ici d'Adam Smith, qui pourrait alors serrer la main à Marx, tous deux unis dans une même Fraternité tous deux unis dans la recherche du profit pour tous mais cette fois ci un profit qui n'est pas uniquement financier ou monétaire mais bien plus large que cela.
Pour y arriver, il faut mettre fin à la dictature des monopoles. Ceux qui écrasent les marchés et écrasent les plus petits sous le poids de leur supériorité politique et financière.
C'est de cette réflexion là qu'est née la théorie du développement universel.
Car des Canuts, il y en  a plein dans le monde, or, ces derniers agissent et interagissent dans un cadre qui est aujourd'hui plus ou moins alternatif, la sphère de l'économie officielle, celle à laquelle se plient la majorité des agents plus ou moins contre leur gré étant encore celle du capitalisme qui est de plus en plus remise en question.
Il faut donc s'unir dans l'adversité, et c'est là que s'applique l'adage : "prolétaires de tous les pays, unissez vous".
Les prolétaires c'est vous, c'est moi, c'est le boulanger d'à côté, qui a réussi à imposer son pain non industriel ou le petit ouvrier du textile qui monte ses propre collections et les commercialise grâce à une coopérative qu'il a crée avec de collègues de différentes régions qui tous ensemble, tentent de montrer qu'on peut se passer de l'industrie textile. C'et aussi cette petite usine qui, après que l'entreprise ait délocalisé s'est reconvertie sous forme de coopérative de production afin de continuer à produire par économie d'échelle et où chaque salarié a ses parts.
Ainsi, l'enjeu de la Révolution, celle du peuple par le peuple, se joue t'il en prenant comme point de départ un paradigme économique, celui du développement universel.

Le développement universel : une théorie qui supporte une certaine forme de pragmatisme positif.
Son point de départ est un acte d'échange ou de production mais aussi un acte proprement politique : il va vers davantage de démocratie. Cela n'est possible que sur un territoire restreint.
Ainsi, on part d'un groupe d'êtres humains qui vivent ensemble sur un territoire restreint.
Sur le plan économique, cela part de ce que nous appelons chez Respublica les communautés économique locales (le CEL).
Définissons ici la CEL.
-Une CEL est d'abord formée d'un petit territoire qui a une histoire qui remonte à loin. Souvent, il faut se fier aux historiens locaux mais aussi aux associations d'histoire locale qui mettent en valeur ce patrimoine. Pour certains territoires, c'est plus facile. Ces territoire ne correspondant pas toujours aux découpages administratifs les plus récents mais bien à leur véritable identité. Ainsi sur le territoire des Pentes de la Croix-Rousse, les recherches et les mise en valeur sont nombreuses elles remontent avant l'Empire Romain et un gros travail de recherche et de mise en valeur des vestiges de notre patrimoine a déjà été effectué. Chaque année,touriste et curieux viennent le découvrir. Ce territoire est aussi célèbre parce qu'il a fait l'objet de révoltes célèbres dans le cadre de la Commune (un réveil du local, suite logique de la Révolution française et de ses avatars) et celle des Canuts, une révolte avant tout économique.
Le point de départ de la théorie du développement universel est donc le local. Bien davantage encore, c'est l'humain, l'individu, le citoyen, sans discrimination lié à ses origines, à son appartenance ethnique, ses croyances…
En local, au niveau de la collectivité et du vivre ensemble tout autant que pour l'individu, il y a des actes politiques et économique.
Ainsi, l'individu se nourrit, boit, échange, s'informe, prend des décisions suivant le mode de pensée émotion-réflexion-action. C'est le grand retour du féminin, retour à nos sources première, celles où l'on étaient à l'écoute de notre propre nature. C'est une bonne Nouvelle. La Politique devient enfin "du politique".
 Ainsi, en local, des décisions de nature politique touchant à l'organisation de la vie en commun sont prises. Elles nécessitent la concertation, parfois le vote...
Attention, par acte proprement politique dans le sens, gestion de la Cité, nous entendons non seulement celles émanant d'es organismes et institutions faisant partie de la structure d'Etat mais aussi et peut-être surtout, celles qui émanent des habitants eux même, nous entendons ici la société civile regroupée en association ou regroupements quelconques.
En dehors des actes de nature proprement politique, il y'a des actes de nature économique : un territoire en est bien fourni. Ainsi nous avons mis à jour dans le cadre de nos recherches sur le développement universel l'existence de ce que l'on appelle les communautés économiques locales, petit clin d'oeil à la communauté européenne qui naquit dans les années 50.
Une communauté économique locale se confond avec le territoire local, fruit d'une histoire qui lui est pacifique. En d'autres termes, une communauté économique locale est un territoire Vivant, peuplé d'animaux et de végétaux (nous le rappelons ici car chaque espèce vivante compte) est à la fois un territoire à proprement parler et une communauté économique locale , l'un ne va pas sans l'autre, puisque nous sommes dans une logique de réencastrement de l'économie (selon la théorie de Karl Polanyi dans la Grande Transformation).

Une communauté économique locale est d'abord un lieu où vivent des individus, animée par des échanges marchands, semi-marchands et non-marchands.
Le secteur marchand fait fonctionner les petites entreprise ou encore de entreprises à économie d'échelle qui, dans notre logique, préférerons le mode d'organisation en coopérative. 
Pour qu'il fonctionne bien, c'est à dire, pour que les individus consomment au sein d'un réseau d'échange local suivant une éthique correspondant à la volonté de mieux consommer et de protéger notre environnement, il faut une monnaie complémentaire régie par une Charte.
Le secteur non marchand est formé des échanges faits à l'initiative des collectivités locales (service public gratuit) mais aussi de initiatives privées (Systèmes d'échange locaux ou autres) ou encore associatives (spectacles gratuits, free vegetables).
Enfin, le secteur semi-marchand concerne les associations et le service public qui eux produisent des biens et des services vendus à un tarif bien inférieur à ceux du marché lui même et rend accessible certains biens au plus grand nombre.
Bien protégé par ces trois sphères, le citoyen est dès lors assuré de la couverture de ses besoins du plus élémentaire au plus superflu. Rien ne l'empêche ensuite d'aller se promener, voyager, consommer, échanger ailleurs dans la ville, les territoires voisins, et même à l'autre bout du monde, sa liberté n'est en aucune façon restreinte, de même que le but de la classification en CEL n'est pas de vivre en autarcie mais juste de retrouver la puissance du local afin de partir plus fort pour découvrir le monde.
Nous ajouterons que l'autonomie alimentaire est une donnée importante sur une CEL, aussi ce mouvement là va t'il de pair avec les pratiques qui se développent aujourd'hui de productions maraîchères, en local, au niveau des habitants et des associations. De même que les initiatives (par exemple celles développées par la maison de l'écologie de stockage des déchets ménagers pour produire du compost naturel pour tous, y compris pour les espaces verts) sont de mise.
On peut s'attendre, et c'est légitime, à ce que se développant ainsi, avec une parfaite harmonie entre acteurs de différents niveaux (individus, associations, institutions, producteurs, vendeurs), chaque CEL qui est, rappelons le, située sur un territoire qui a son histoire va développer de nouvelles pratiques qui petit à petit vont améliorer le "vivre ensemble", tisser des réseaux de solidarité nouveaux, sur un mode qui mélange les avantages du traditionnel et ceux du moderne.
Pourquoi pas et n'oublions pas que se développent aujourd'hui des réseaux comme le couchsurfing d'accueil des habitants et des itinérants, de véritables territoires où personne n'est exclu et ne manque de rien ?
Où chacun peut s'adonner au plaisir de la création et de la joie de famille sans avoir à se soucier du lendemain.
Voici donc résolue la problématique lié au bien-être des individus sur le plan local, ainsi que celle d'un état optimal où la satisfaction des besoins de certains n'entrave pas celle des autres.
Cette dernière a été explorée et mathématisée par des économistes comme Pigou qui raisonnait en terme macroéconomiques , personnes n'a pensé raisonner en termes de local c'est à dire sur le plan microéconomique. Disons plutôt que si, cela fait des millénaires que se développent des pratiques et  visant à rendre les mode de vie en local plus en rapport avec le besoins de chacun, à améliorer le bien être de individus au cas par cas, mais cela se fait au compte goutte, longtemps, dans l'histoire par la Charité, sans qu'il y'a ait de véritable logique d'ensemble cohérente sous l'égide d'une économie nationale et aujourd'hui internationale qui justifie tout par la loi du marché.
Allons nous continuer à vivre dans une société où certains sont soumis à la bonne volonté et à la générosité souvent aléatoire et très intéressée de quelques autres ?
Or le but de la science économique, n'est il pas après avoir décrit et analysé l'acte de production, de raisonner en terme d'allocation des ressources et de partage des richesses ? Commençons déjà par les richesses qui sont devant chez nous, devant notre porte...
Sortons de la Charité, acte superfétatoire pour certains, et donc trop aléatoire, ce qui est insatisfaisant sur le plan éthique par rapport aux enjeux, entrons dans l'ère de l'Abondance...
Ainsi, notre territoire des Pentes peut devenir à la fois un lieu d'expérimentation sociale (ce qu'il est déjà avec le Cedrats) et économique renforcé avec une véritable réflexion issue de l'expérimentation sur la valeur ajoutée et l'extension de sa définition, point de départ de nouvelles constructions économiques.
Une démarche anthropologique, appliquée à l'économique dans une vision globalisante imbriquant à la fois le social et l'économique à proprement parler (l'individu étant avant tout un être physique, de chair, qui a un corps, donc un Homo -Economicus qui a des besoins, mais cette fois ci la notion d'Homo-Economicus n'est plus au sommet de la hiérarchie des enjeux, elle n'est qu'une des versions de l'Homo Politicus que définit déjà en son temps, Aristote, au sein de la Cité et que nous sommes tous.

De toutes façons, on ne peut pas revenir en arrière, le processus est général et mondial. Ainsi, les CEL s'internationalisent-elles et se pratique t'il des échanges grâce aux réseaux organisés entre eux, d'une ville à l'autre d'un pays à l'autre d'un territoire à l'autre.
Pour cela, chaque CEL peut mettre en valeur ses spécialités par le réseau et la coopérative.
Une des spécialités des pentes de la Croix-Rousse est, outre la gastronomie, le textile et l'habillement. Beaucoup de petits stylistes pourraient ainsi se regrouper au sein de coopératives de production mais aussi dans le domaine où cela se fait le plus ressentir, dans celui de la commercialisation car c'est pour diffuser leurs produits et les faire connaitre que les producteurs ont le plus de mal à lutter contre l'hégémonie des grands groupes textiles.
Ces réseaux peuvent inclure des producteurs d'autre régions, territoires ou villes de France, ou même de producteurs venus de pays étrangers afin d'organiser d'autres voies d'import-export que celles qui depuis des siècles, organisent l'exploitation de petits au profit des grossistes. N'est-ce pas l'enjeu de la Révolte de Canuts que nous célébrons ici en lançant le projet Canut ?
Enfin, la théorie du développement universel (1) porte bien son nom, il ne 'agit pas ici de la théorie du développement unique mais d'une forme de développement qui part de l'humain et du vivant (voir le célèbre artiste Hunderwasser.), pour aller vers quelque chose de construit. Or ces valeurs et pratiques ainsi que les besoins qu'elles supposent sont par nature universelles puisque humaines au même titre que la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, inspirée de notre propre déclaration de 1789.



(1). La théorie du développement universel qui comporte des notions et concepts qui lui sont spécifiques est un concept protégé par la loi et soumis à la législation sur la protection intellectuelle, tout comme la notion de CEL (communauté économique locale), dans le cadre des recherches effectuées par Respublica, Mouvement citoyen pour la Liberté et l'émancipation des Peuples.
respublica999@live.fr

Avertissement. Toute les recherches effectuées dans le cadre du projet Canut et retransmises ici sur ce blog sont un point de départ pour l'écriture de l'ouvrage "Pour une nouvelle théorie de la Valeur" et "la Communauté économique locale, la revanche de la commune" par Noura Mebtouche.

vendredi 15 mars 2013

Bonjour. Réunion demain samedi 16 mars au Kotopo rue Leynaud. Pour parler des monnaies complémentaires.