dimanche 28 avril 2013

21 avril 2013. Réunion autour de la SCIC de Féjus-Saint-Raphaël.






21 avril 2013. Réunion autour de la SCIC de Féjus-Saint-Raphaël.

Des citoyens de Fréjus-Saint-Raphaël expérimentent une nouvelle forme de mutualisation des productions à l'aide d'une SCIC.
Les participant se réunissent un lundi soir par mois autour de Joëlle Taillefer afin d'organiser une SCIC. Une société coopérative d'intérêt collectif.
L'objectif, unir les forces de production afin de procurer un revenu collectif afin d'octroyer à chaque membre un revenu de base au prorata du revenu global.
Une façon d'assurer à chacun la valorisation de ses activités en même temps qu'un revenu de base solide et régulier.
L'opération est originale et unique en France. En effet, si l'idée d'un revenu inconditionnel d'existence octroyé à chaque individu au nom de son droit à l'Existence par l'Etat se propage, cette réforme tarde à 'annoncer et nécessite d'autres réformes trop profondes pour que l'on puisse tir tout de suite.
Au niveau local et au niveau citoyen on peut déjà agir afin d'organiser nos économies afin que ces dernière mettent en valeur d'autres notions que le profit pur. Ces notions là sont : la solidarité, le partage et la coopération-mutualisation.
Ainsi, l'ensemble des producteurs de biens et services produisent un bénéfice dans le cadre de leurs activités. Ces activités sont réalisées au nom de structures privée car il ne s'agit pas ici de reproduire les erreurs du collectivisme.
Souvent et c'est le cas pour l'instant elles peuvent être des activités annexes ou secondaires pour les agents. Qui n'a pas monté sa propre autoentreprise en même temps que son travail rémunéré ?
Le bénéfice réalisé est mis en commun et redistribué à chacun en parts égales.
L'avantage de chacun est de bénéficier de l'appui des autres ainsi que d'une structure associative toujours présente à la gestion souple.



Schéma du fonctionnement de la SCIC en fonction des personnes présentes.

-Une entreprise polyvalente

-Un maraîcher.

-Un masseur professionnel.

-Un commerçant.

-Un touriste occasionnel. vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvUn revenu global.

-Une conseillère en ressources humaine. Redistribué.^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

-Un planteur de choux.

-Un artisan.

L'idée est très intéressante, c'est une innovation sociale et expérimentale qui devrait faire des émules en France et continuer à alimenter le réseau des autres pratiques nouvelle en matière économique et social en milieu local. Celui des monnaies complémentaires, des systèmes d'échange locaux.



Des questions, bien légitimes se posent.

1. L'administration du revenu de base doit elle se faire mensuellement ou annuellement ?
Notre avis. Mensuellement. Car, souvent, les activités exercées dans le cadre de la coopérative sont aussi les principale source de revenu qui en font partie. Il et donc peu pratique de stocker la totalité du bénéfice produit afin d'opérer la redistribution en fin d'année à moins d'obliger chacun au sacrifice qu'il y a à se passer des revenus de son activité pendant un an.

2.Que se passe t'il si l'un des membres de la SCIC génère brutalement un revenu beaucoup plus important que d'habitude ? Est-ce que ce cas est géré par les statuts ?
Notre avis . La personne risque bien de partir sans demander sans reste. A moins que les statuts prévoient ce cas.
*Soit que le membre concerné parte après un délai raisonnable.
*Soit que cet individu fasse jouer un mécanisme prévoyant qu'en cas d'augmentation importante et rapide du bénéfice excédant une somme fixée à l'avance, l'associé puisse se désolidariser de la SCIC pour le surplus gagné mensuellement. Cette option est intéressante car elle permet au revenu de base d'augmenter en même temps que les bénéfices de la petite entreprise concernée sans empêcher l'entrepreneur de s'enrichir.
*Soit que l'individu s'en aille sans demander son reste. Ce qui est dommage à la fois pour la coopérative et l'état d'esprit de chacun.
C'est pour cela qu'il est important que les statuts prévoient ce cas de figure.

La réunion du 21 avril 2013 est aussi l'occasion de réfléchir à la nature des statuts associatifs que Joëlle Taillefer connait bien. L'association est présentée ici comme une structure de base à la fois sociale et économique et politique. Il s'y joue un enjeu de rapports de pouvoir à la fois interne et externe.
C'est un nouveau type d'enjeu, moins vertical, plus solaire où chacun  a sa part et qui permet aux membres de se défendre par rapport à un monde économique extérieur hostile.
Le type de gouvernance est ici fluide. 
-Est abordée enfin la question délicate du financement du projet. Vers qui s'adresser ? Forcément à un organisme financier éthique. Comme Terre de liens, la Nef, les Cigales ou le crédit municipal.
-Enfin, on évoque le déploiement de nouvelles activités, et l'exploitation de nouvelles friches industrielles. Ainsi, l'idée de redéployer certaines entreprises sur le point de fermer. On évoque ainsi l'existence de contrats de génération pour éviter que les entreprises ne ferment. 

Les membres de l'association évoquent enfin les différentes activités déployées :
-Un projet en maraîchage pour faire découvrir aux élèves les légume produits par Tobias sur le terrain puis dans leur assiette.
-Une expérimentation en permaculture (6 personnes souhaitent déjà y participer).
-La nécessité de mutualiser les savoirs et savoir-faire dans le cadre de chaque activité.

Cette démarche est originale :
Sur plusieurs plans :
-Idéologique. C'est un juste compromis entre un système économique collectiviste et une organisation de type capitalistique.
-Politique. Elle mise sur les qualités d'incorruptibilité de chacun et sur l'absence d'intermédiaire entre le terrain et le pouvoir.
-Economique. C'est une nouvelle façon de partager le richesses qui induit une modification de échelles de pensée : on ne raisonne plus ainsi sur le plan macroéconomique mais mésoéconomique (économie de terrain, économie de développement, économie locale) voire microéconomique (fonctionnement de l'entreprise et de ses statuts).

Sur le plan strictement économique, cette expérimentation et une innovation majeure. Puisque non seulement elle apprend à partager les richesses sans passer par l'Etat mais elle occulte également le problème de toutes les richesses informelle non comptabilisées au sein des indicateurs macroéconomiques chiffrés comme le PIB ou le PNB et permet donc de tenir compte de ces dernière pour juger du fonctionnement de notre économie. Par ailleurs, elle résoud en partie un problème de type macroéconomique récurrent qui est le chômage en motivant les individus à mener une activité si minime soit elle et, via l'association, en résolvant les complications liées à l'exigence de tenir une comptabilité, aux complications de nature juridique…Dans ce sens, l'existence  d'une statut récent d'autoentreprise est un élément favorable. 

Dès lors, on peut ajouter, si ce type de pratiques s'étend en même temps que celles des autres secteurs de l'économie alternative, que désormais, notre économie se décline en trois voies :
-Celle du système classique privé : individus, entreprises, banques.
-Etat et Institutions. Police, collectivités locales, Etablissements d'Etat.
-Système alternatif. Associations, coopératives. Local, terrain.
Tout pour bâtir une nouvelle société.

Ainsi, de ces trois sphères se dégagent une cohésion d'ensemble qui nous fait aboutit à la réflexion suivante. a t'on vraiment besoin d'un Etat ? 
A notre avis, pour l'instant, oui. En effet l'Etat est d'abord là pour garantir l'intégrité des personnes, des biens, de la Paix. Mais aussi pour organiser certaines infrastructures : le service public ne coule en effet pas de source et il et lui aussi la garantie de l'accès de tous à la modernité. 
Bakounine avait eu l'intuition profonde, aiguisée avec douleur par une certaine nostalgie d'une certaine forme de paradis originel perdu et dont le stade ultime, définitif, était l'absence d'Etat.
Seulement, il l'a découvert à une époque où les valeurs comme la spiritualité ou méditation n'étaient pas aussi encensées qu'aujourd'hui.
Ses arguments nous paraissent donc réfutables, si ce n'est cette rancune tenace encore, émise contre les privilèges organisés par les bons coins de l'Etat en faveur de certains.
Or, ce que nous prônons ce n'est pas l'absence d'Etat, cela est encore trop tôt bien qu'aujourd'hui le notions de développement personnel et de méditation se développent. Parlons plutôt d'un Etat intègre, honnête, liquide, privilégiant l'ascendant sur le descendant et mettant en oeuvre les conditions de mise en place d'une société meilleure.

Voilà le contexte dans lequel se développe aujourd'hui le local. En matière démocratique, en matière de nouvelles expérimentations de gouvernance, en matière d'organisation économique.
Ainsi cette fameuse Querelle entre Bakounine et Karl Marx est elle, même si elle n'a pas eu lieu entre deux auteurs d'origine hexagonale, profondément française.  Il ne manque plus entre Arlequin et le Clown Blanc, que la Marianne. Une trilogie du tonnerre.
Il y a l'Economique, il y a le Politique (qui comprend le Droit) , il y a l'Ethique…
Trois thèmes, trois sphères, avec des variations, chaque personnage apportant tour à tour ses caractéristiques : la fantaisie, le sérieux, la féminin.

Ainsi, l'expérimentation sous forme de SCIC de Fréjus-Saint-Raphaël est une expérimentation qui nous montre qu'en matière de gouvernance fluide et de démocratie c'est la gestion politique qui prime.

On obtient ainsi un triangle, forme parfaite, qui laisse suggérer le cercle, forme parfaite avec pour socle l'économique, au milieu le Politique et  son sommet pyramidal l'éthique, le sacré.

Citons enfin cette phrase de Karl Marx que nous avons trouvé dans le livre de Howard Zinn "Karl Marx, le Retour" : "En lieu et place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses clades et ses antagonismes, de classe, nous devons avoir une association dans laquelle libre-développement de chacun et la condition du libre-développement de tous.".
N'est-ce pas finalement une belle revanche que cette phrase reprise aujourd'hui dans un contexte moderne où l'association est en effet la structure de base de grande choses qui se réalisent ? 
Il y a derrière tout cela l'idée que le vrai communisme n'a jamais été mis en place. D'ailleurs, quelque' un qui se prétend communiste ou socialiste mais se comporte comme un gangster moderne a t'il quoi que cela à voir avec le communisme ?
En cela, on peut dire que l'expérience Fréjus-Saint Raph est une expérience du vrai communisme.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire