mercredi 15 mai 2013

Réunion du 14 mai 2013. Dans le cadre du cercle Veblen.


Réunion du 14 mai 2013.

Dans le cadre du cercle Veblen.


Intervention de Jérome Blanc autour des monnaies complémentaires, à la lumière de Karl Polanyi.
Karl Polanyi distingue les société dites primitive des sociétés modernes. Dans les premières se développe des Spécial Purpose Money, ce sont des monnaies qui peuvent avoir différentes objectifs, qui n'ont pas un caractère de généralité. Elle sont marquées par des limite de validité économique et sociale. (Leur validité et restreinte dans l'espace social).
Ainsi, le monnaies complémentaires qui se développent aujourd'hui dans un contexte de crise ont une validité limitée à l'espace social qui les encadre. 
Il y a aussi de limitations d'ordre moral (commerce d'armes, de psychotropes, écologie et environnement.

Karl Polanyi repère également différente forme d'interdépendances :
1. Un centre et des mouvements en va et vient en périphérie.
2. Redistribution (contrôle politique).
3. Réciprocité des mouvements de corrélation entre points symétriques (complémentarité entre individus et groupes.).
4. Partage domestique(organisation de interdépendances dans un groupe domestique plus ou moins large, produire pour son rompre usage).


Il y a également la question de la solidarité et des formes de solidarité.
-Une solidarité participative, philanthropique (une des formes possible de la redistribution).
-Une solidarité démocratique? Avec réciprocité entre égaux, cette solidarité peut renvoyer aussi bien à une intense redistributive (individus=égaux) qu'à l'idée d'une réciprocité égalitaire. Elle peut aussi se retrouver aussi dans l'échange (voir E.Durkheim et son idée de solidarité organique (et non pas mécanique). , ce sont le structures sociale qui conditionnelle les interdépendances.

Ainsi que la question de forme de domination qui se développe à travers les monnaies.
-Dans la question du partage domestique.
-Dans la question de l'échange salarial.
-Dans la question de la redistribution (domination de l'Etat).
Pour Karl Polanyi, le travail ne peut pas être une marchandise, c'est une fiction car cela est inhumain. Aussi cela déplace t'il la question de la valeur car on tient compte du temps, seul marchandise possible, et non pas de ce qui est réalisé dans une unité de temps.
Certaines forme de domination se jouent aussi dans les mécanisme de réciprocité et les réseaux de solidarité ainsi que dans l'échange domestique, c'est à dire dans un contexte de transversalité.


Les points importants.
-L'émergence d'une économie transversale (horizontale), en même temps que verticale.
-La mise en valeur de toutes les potentialités d'aliénation et de domination à travers l'intégralité de échanges économiques possible.
-L'ébauche d'une nouvelle réflexion sur la valeur travail et le primat de cette dernière dans la réflexion sur la valeur de bien économiques.


Enfin une typologie des monnaies modernes construite par Jérome Blanc dans le cadre de ses travaux.

1.Publique. En noir. La typologie de Jérome Blanc. En rouge, nos remarques concernant l'apport de monnaie locales en plus de la monnaie déjà existante.
Elles ont une configuration de puissance publique et de souveraineté (étatique ou subétatique). Elles sont un instrument de contrôle politique, de redistribution. Il y a une logique de puissance et de souveraineté qui renvoie à un statut fiscal. Solidarité verticale. Ce sont des monnaies dites "all purpose", cela signifie qu'il n'y a pas d'autre limitation que le territoire sur lequel pèse l'instance autoritaire émettrice dans leur utilisation sauf bien sûr les secteurs informel interdits ou encore faisant de l'échange illicite.
Mais même dans ce cas ce n'est pas l'utilisation de la monnaie elle même, qui rompt le contrat entre citoyens et Etat dans l'échange, c'et le droit, la réglementation. On constatera les insuffisances qui touchent à la lutte contre ce genre de pratiques. L'utilisation de monnaies spécifiques, en local, constitue un écran suffisant pour mettre fin à ces pratiques. Il y a une autocensure qui se pratique naturellement sans intervention de nature coercitive, du moins est elle là alors qu'elle ne l'était pas auparavant et permet-elle de lutter en partie contre ces pratiques abusives. Enfin, l'action associative (qui sait où sont passés ses billets), reste une manière de recenser les actes économiques marchands d'une milieu local afin d'établir une comparaison avec le échanges marchands du secteur hors local caractérisé par des monnaies d'Etat.

2.Lucrative (pour l'émetteur banque). Ce sont principalement les banques commerciales. (dégagement de profit donc de surplus de la part de l'emetteur uniquement). Il en existe deux types :
-Captative. Redistribution inversée. Spécial Purpose (juste pour les échanges dans le cadre des SEL). C'est la captation par points. Ainsi de la mesure : cette dernière est utilisée dans le cadre des SEL. Comment concilier l'existence sur un même territoire d'un SEL pour les échanges non marchands et d'une monnaie locale pour les échanges marchands ?  On peut considérer la mesure comme une unité de compte -temps afin de la distinguer de la monnaie complémentaire qui elle, est un instrument d'échange.

-Marchande. All purpose. C'est le cas du WIR et de certaines monnaies complémentaires.


3. Citoyennes. 
-Commerciales. Elles sont réservées à l'échange marchand. Rien ne les distingue des autres monnaies d'échange même la comptabilité et le réglement de la TVA. Ces monnaie sont crées par des groupes associatifs et non soumises à une logique de puissance et de souveraineté c'est ce qui les distingue des monnaies d'Etat.
-Communautaires. Il y a ici de la réciprocité. Ce sont des monnaies Spécial Purpose. On le utilise dans le cadre des banques de temps, des SEL.

Ainsi, la logique de dispersion relative des monnaies puisque l'essentiel de l'activité économique reste soumis à une législation, notamment en matière de fiscalité participe d'une logique globale vient :
-1. A exercer un autocontrôle citoyen sur les pratiques d'échange et contribue donc à une certaine forme de paix sociale non soumise à la coercition légitime d'Etat ce qui a un effet positif sur le fonctionnement des institutions et la liberté des citoyens. Le tout participe d'une logique républicaine selon la devise Liberté-égalité-fraternité.
-2. A alimenter le réseau de gouvernance transversal qui est la contrepartie indispensable du réseau vertical (Institutions d'Etat, Jacobinisme) qui se développe dans tout état évolué. Il correspond ainsi à une logique déjà développée dans le cadre du projet de Constitution Respublica avec la Constitution des "Pays européens", les villes phares, les Arcs, les Chartes de pays et le processus de prise en compte de la souveraineté populaire (comités consultatifs dits populaires).

Le développement des monnaies complémentaires quelle que soit leur nature est donc indispensable à un bon fonctionnement de notre économie, en accord avec l'évolution de ses institutions.


Dans tous les ça, spécifiquement celui de l'échange sans monnaie étatique, l'échange doit respecter certains critère et être entouré de comités d'agrément, de chartes.

D'autre questions se posent : 
Enfin, nous continuerons par des éclaircissements sur l'évolution de La théorie de la valeur travail . Comme le fait remarquer Jérome Blanc, nous sommes dans une configuration de "Spécial Purpose", sur la base de "une heure=une heure, mais on ne fait pas la distinction entre ce qu'il y a derrière les heures de travail.



Conclusion. Rendre la typologie dynamique.
Cette typologie est bien sûr amenée à évoluer. Ainsi, une monnaie subétatique peut devenir étatique. Le cas s'est déjà présenté par exemple en Russie où de initiatives privées et locales se sont mises à jouer un rôle tellement important et efficient (efficace) sur le plan de l'intérêt général qu'elles ont acquis de fait une forme de souveraineté. C'est le cas de Gaz Prom en Russie, laquelle joue un rôle important en matière de protection sociale sur un grand nombre de citoyens. Il s'agit ici de ce que Jérome Blanc appelle une monnaie subétatique car très étendue , l'action privée et l'intérêt général se confondent ici.
Cependant sur un plan éthique, la question de l'égalité des citoyens se pose.
Dès lors on peut imaginer que, au nom du peuple, donc d'une Raison d'Etat au sens profond (une raison populaire, par le peuple et pour le peuple) des garde fous et une récupération démocratique des bonnes initiative privées qu'elles soient associative (procédure de délégation associative défini par Respublica) ou entrepreneuriales puissent être récupéré au nom du peuple sans pour cela autoriser un autoritarisme forcené. Ainsi, la procédure de délégation associative est une procédure qui permet de tenir compte des associations et de s'appuyer sur elles et leur action, moyennant financement et élargissement de la légitimité d'action pour créer des réseaux qui ne fonctionnent pas au nom de l'Etat lui même en tant que structure mais au nom du peuple.
On pourrait imaginer le même type de processus pour les entreprise privées.
Ainsi, 'Etat a aujourd'hui tout intérêt à s'appuyer sur les initiatives en matière de monnaies locales et complémentaires afin de restructurer le fonctionnement de on économie et rendre équilibre plus fort dans le sens où l'économique est une notion profondément politique si l'on tient compte d'une définition du politique qui mettrait l'humain au centre des préoccupations des institutions conformément à ce que nous dit Aristote qui définit le citoyen comme "l'Homo Politicus", l'animal politique, individu évoluant dans une Cité, la Cité des Dieux dont tous le besoins sont remplis. 
Ces monnaies qui se développent dans une période de crise sociale intense sont une réponse positive, un appel au changement de paradigme passant d'une économie du Capital à une économie fondée sur l'Humain (et non pas le travailleur en tant que moyen de production). 
Elles jouent aussi un rôle (et nous l'avons montré en évoquent leur rôle social atténuateur de la coercition d'Etat) un rôle de régulateur social, un rôle dans l'évolution des comportements collectifs en citoyenneté par le valeurs éthiques qu'elles représentent auxquelles adhère le plus grand nombre.
de même le développement des entreprises de petite taille du type autoentreprise (créer son travail soi même ) ou des entreprises de type coopératif dans le cadre de la reconversion de certaine entreprises est à considérer comme un facteur de changement économique intéressant qui mérite d'être exploité et de constituer un nouveau secteur de coopération avec l'Etat, émanation du peuple souverain. Nous insistons ici sur le terme coopération qui rejette toute idée de domination (des infrastructures, de l'Etat, superstructure, des individus) sur l'ensemble de citoyens entendus en tant que formant une collectivité.
Nous terminerons par le rôle des banques centrales : monopoles d'Etat elles ne doivent pas être de leviers de commandes à une minorité, leur poiltique doit se mener dans le sens de l'intérêt général. De bonnes bases pour un éventuel retour à une monnaie nationale. 











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