samedi 16 mars 2013

Théorie du développement universel.


Pour la réunion du 16 mars au Kotopo.
La théorie du développement universel.


Théorie du développement universel.
Par Noura Mebtouche.


C'est un cheval blanc, chevauché par l'un de ses politique qui ont fait la France d'aujourd'hui. Muni de ses quatre pattes musclées, il coure à toute jambes afin de nous amener, nous le peuple, vers d'autres sphère, plus intelligente, plus naturelles.
"L'Homme est naturellement bon" disait Jean-Jacques Rousseau. Oui mais à condition d'être libre comme ce cheval de Camargue qui vit sans contraintes, sans harnais et sans prison, en manade.
La France, excelle dans l'art de montrer ce qui devrait être ou pourrait être tout en échafaudant de grands mensonges et trafics d'influence complexes qui pour que ce qui devrait être pour que tout le monde soit heureux n'existe pas pour de vrai mais juste dans un imaginaire un peu flou où 'on se prend à rêver d'un "grand soir" qui se ferait tout seul, comme par enchantement…
Ainsi du cheval blanc de Henri IV. Le cavalier nous invite à ne regarder que son panache, Profitant avec abus de cet effet d'esbrouffe trop éphémère pour être une véritable politique à long terme. La poule au pot, cela ne suffit pas...C'est que Henri IV, trop occupé de son prestige, oublie  que celui qu'il chevauche devrait être le principal héros du film, et non un simple faire-valoir. Ainsi furent les rois de France...
Tout comme la gente animale pourrait dire "où est le cheval blanc" pourrait-on dire nous, français : "où est le peuple ?". Pas étonnant que Nietzche soit tombé en démence et hospitalisé après avoir aperçu un cheval blanc harnaché, un jour, dans la rue.
La fin de recherches et de théories philosophiques , une sombre prescience, à l'avance, de ce que l'on allait faire partout en Europe et dans le monde, de la démocratie, une prémonition mettant en avant le fait que ce surhomme défini par lui, l'homme libre, n'allait peut être jamais exister.

Pour que le cheval blanc retrouve le plaisir de la vie en manade, là bas dans sa Camargue natale, le plaisir de la vie collective et de la Liberté (c'est peut-être le nom d'une future  monnaie nationale française), il faut avant tout passer par l'économique.
La réponse à cette grande question consistant à trouver de manière durable des réponses à l'absence de Liberté et d'initiative populaire est là : elle réside dans cette sphère économique dont la maîtrise et le fonctionnement est la clé de toutes les émancipations.
Karl Marx avait donc raison de définir l'économie comme le point de départ de toute théorie du pouvoir ou de la Révolution.
Certains ont voulu quelque peu s'en écarter, confondant économie avec exploitation et capitalisme. D'autres veulent nous faire croire qu'il faudrait vivre ans croissance. Oui pour ce qui est de la croissance en quantité. Que pensent ils de la qualité ?
Aujourd'hui, avec l'économie par le local, les monnaies complémentaires, l'apologie de la petite entreprise, les réseaux de coopératives, les systèmes d'échange locaux, on en revient à l'économie comme facteur déclenchant de toute une société.
Ainsi, sur les Pentes de la Croix-Rousse est lancé le Projet Canut. Un projet de monnaie complémentaire qui a pour vocation de relier le social à l'économique, de créer du lien et de promouvoir les acteurs économiques locaux. Ce n'est pas pour rien que, pendant que se passait la fameuse Révolte des Canuts, le même Karl Marx s'en inspirait quelque peu pour écrire l'Internationale.
La revoilà notre Internationale, dans un style plus épuré, non soumis aux ravages du collectivisme mais cette fois-ci, version libérale.
Et oui, les Canuts nous l'ont montré, c'est le petit entrepreneur, celui qui possède ses propres moyens de production qui est le vrai révolutionnaire.
Et cela est source de valeur ajoutée positive, sans pollutions, sans exploitation. 
Vive donc, la propriété privée, elle est le fondement du libéralisme du petit, celui qui trouve sa dignité dans le travail effectué par lui et pour lui pour le plus grand bénéfice des autres. On est pas loin ici d'Adam Smith, qui pourrait alors serrer la main à Marx, tous deux unis dans une même Fraternité tous deux unis dans la recherche du profit pour tous mais cette fois ci un profit qui n'est pas uniquement financier ou monétaire mais bien plus large que cela.
Pour y arriver, il faut mettre fin à la dictature des monopoles. Ceux qui écrasent les marchés et écrasent les plus petits sous le poids de leur supériorité politique et financière.
C'est de cette réflexion là qu'est née la théorie du développement universel.
Car des Canuts, il y en  a plein dans le monde, or, ces derniers agissent et interagissent dans un cadre qui est aujourd'hui plus ou moins alternatif, la sphère de l'économie officielle, celle à laquelle se plient la majorité des agents plus ou moins contre leur gré étant encore celle du capitalisme qui est de plus en plus remise en question.
Il faut donc s'unir dans l'adversité, et c'est là que s'applique l'adage : "prolétaires de tous les pays, unissez vous".
Les prolétaires c'est vous, c'est moi, c'est le boulanger d'à côté, qui a réussi à imposer son pain non industriel ou le petit ouvrier du textile qui monte ses propre collections et les commercialise grâce à une coopérative qu'il a crée avec de collègues de différentes régions qui tous ensemble, tentent de montrer qu'on peut se passer de l'industrie textile. C'et aussi cette petite usine qui, après que l'entreprise ait délocalisé s'est reconvertie sous forme de coopérative de production afin de continuer à produire par économie d'échelle et où chaque salarié a ses parts.
Ainsi, l'enjeu de la Révolution, celle du peuple par le peuple, se joue t'il en prenant comme point de départ un paradigme économique, celui du développement universel.

Le développement universel : une théorie qui supporte une certaine forme de pragmatisme positif.
Son point de départ est un acte d'échange ou de production mais aussi un acte proprement politique : il va vers davantage de démocratie. Cela n'est possible que sur un territoire restreint.
Ainsi, on part d'un groupe d'êtres humains qui vivent ensemble sur un territoire restreint.
Sur le plan économique, cela part de ce que nous appelons chez Respublica les communautés économique locales (le CEL).
Définissons ici la CEL.
-Une CEL est d'abord formée d'un petit territoire qui a une histoire qui remonte à loin. Souvent, il faut se fier aux historiens locaux mais aussi aux associations d'histoire locale qui mettent en valeur ce patrimoine. Pour certains territoires, c'est plus facile. Ces territoire ne correspondant pas toujours aux découpages administratifs les plus récents mais bien à leur véritable identité. Ainsi sur le territoire des Pentes de la Croix-Rousse, les recherches et les mise en valeur sont nombreuses elles remontent avant l'Empire Romain et un gros travail de recherche et de mise en valeur des vestiges de notre patrimoine a déjà été effectué. Chaque année,touriste et curieux viennent le découvrir. Ce territoire est aussi célèbre parce qu'il a fait l'objet de révoltes célèbres dans le cadre de la Commune (un réveil du local, suite logique de la Révolution française et de ses avatars) et celle des Canuts, une révolte avant tout économique.
Le point de départ de la théorie du développement universel est donc le local. Bien davantage encore, c'est l'humain, l'individu, le citoyen, sans discrimination lié à ses origines, à son appartenance ethnique, ses croyances…
En local, au niveau de la collectivité et du vivre ensemble tout autant que pour l'individu, il y a des actes politiques et économique.
Ainsi, l'individu se nourrit, boit, échange, s'informe, prend des décisions suivant le mode de pensée émotion-réflexion-action. C'est le grand retour du féminin, retour à nos sources première, celles où l'on étaient à l'écoute de notre propre nature. C'est une bonne Nouvelle. La Politique devient enfin "du politique".
 Ainsi, en local, des décisions de nature politique touchant à l'organisation de la vie en commun sont prises. Elles nécessitent la concertation, parfois le vote...
Attention, par acte proprement politique dans le sens, gestion de la Cité, nous entendons non seulement celles émanant d'es organismes et institutions faisant partie de la structure d'Etat mais aussi et peut-être surtout, celles qui émanent des habitants eux même, nous entendons ici la société civile regroupée en association ou regroupements quelconques.
En dehors des actes de nature proprement politique, il y'a des actes de nature économique : un territoire en est bien fourni. Ainsi nous avons mis à jour dans le cadre de nos recherches sur le développement universel l'existence de ce que l'on appelle les communautés économiques locales, petit clin d'oeil à la communauté européenne qui naquit dans les années 50.
Une communauté économique locale se confond avec le territoire local, fruit d'une histoire qui lui est pacifique. En d'autres termes, une communauté économique locale est un territoire Vivant, peuplé d'animaux et de végétaux (nous le rappelons ici car chaque espèce vivante compte) est à la fois un territoire à proprement parler et une communauté économique locale , l'un ne va pas sans l'autre, puisque nous sommes dans une logique de réencastrement de l'économie (selon la théorie de Karl Polanyi dans la Grande Transformation).

Une communauté économique locale est d'abord un lieu où vivent des individus, animée par des échanges marchands, semi-marchands et non-marchands.
Le secteur marchand fait fonctionner les petites entreprise ou encore de entreprises à économie d'échelle qui, dans notre logique, préférerons le mode d'organisation en coopérative. 
Pour qu'il fonctionne bien, c'est à dire, pour que les individus consomment au sein d'un réseau d'échange local suivant une éthique correspondant à la volonté de mieux consommer et de protéger notre environnement, il faut une monnaie complémentaire régie par une Charte.
Le secteur non marchand est formé des échanges faits à l'initiative des collectivités locales (service public gratuit) mais aussi de initiatives privées (Systèmes d'échange locaux ou autres) ou encore associatives (spectacles gratuits, free vegetables).
Enfin, le secteur semi-marchand concerne les associations et le service public qui eux produisent des biens et des services vendus à un tarif bien inférieur à ceux du marché lui même et rend accessible certains biens au plus grand nombre.
Bien protégé par ces trois sphères, le citoyen est dès lors assuré de la couverture de ses besoins du plus élémentaire au plus superflu. Rien ne l'empêche ensuite d'aller se promener, voyager, consommer, échanger ailleurs dans la ville, les territoires voisins, et même à l'autre bout du monde, sa liberté n'est en aucune façon restreinte, de même que le but de la classification en CEL n'est pas de vivre en autarcie mais juste de retrouver la puissance du local afin de partir plus fort pour découvrir le monde.
Nous ajouterons que l'autonomie alimentaire est une donnée importante sur une CEL, aussi ce mouvement là va t'il de pair avec les pratiques qui se développent aujourd'hui de productions maraîchères, en local, au niveau des habitants et des associations. De même que les initiatives (par exemple celles développées par la maison de l'écologie de stockage des déchets ménagers pour produire du compost naturel pour tous, y compris pour les espaces verts) sont de mise.
On peut s'attendre, et c'est légitime, à ce que se développant ainsi, avec une parfaite harmonie entre acteurs de différents niveaux (individus, associations, institutions, producteurs, vendeurs), chaque CEL qui est, rappelons le, située sur un territoire qui a son histoire va développer de nouvelles pratiques qui petit à petit vont améliorer le "vivre ensemble", tisser des réseaux de solidarité nouveaux, sur un mode qui mélange les avantages du traditionnel et ceux du moderne.
Pourquoi pas et n'oublions pas que se développent aujourd'hui des réseaux comme le couchsurfing d'accueil des habitants et des itinérants, de véritables territoires où personne n'est exclu et ne manque de rien ?
Où chacun peut s'adonner au plaisir de la création et de la joie de famille sans avoir à se soucier du lendemain.
Voici donc résolue la problématique lié au bien-être des individus sur le plan local, ainsi que celle d'un état optimal où la satisfaction des besoins de certains n'entrave pas celle des autres.
Cette dernière a été explorée et mathématisée par des économistes comme Pigou qui raisonnait en terme macroéconomiques , personnes n'a pensé raisonner en termes de local c'est à dire sur le plan microéconomique. Disons plutôt que si, cela fait des millénaires que se développent des pratiques et  visant à rendre les mode de vie en local plus en rapport avec le besoins de chacun, à améliorer le bien être de individus au cas par cas, mais cela se fait au compte goutte, longtemps, dans l'histoire par la Charité, sans qu'il y'a ait de véritable logique d'ensemble cohérente sous l'égide d'une économie nationale et aujourd'hui internationale qui justifie tout par la loi du marché.
Allons nous continuer à vivre dans une société où certains sont soumis à la bonne volonté et à la générosité souvent aléatoire et très intéressée de quelques autres ?
Or le but de la science économique, n'est il pas après avoir décrit et analysé l'acte de production, de raisonner en terme d'allocation des ressources et de partage des richesses ? Commençons déjà par les richesses qui sont devant chez nous, devant notre porte...
Sortons de la Charité, acte superfétatoire pour certains, et donc trop aléatoire, ce qui est insatisfaisant sur le plan éthique par rapport aux enjeux, entrons dans l'ère de l'Abondance...
Ainsi, notre territoire des Pentes peut devenir à la fois un lieu d'expérimentation sociale (ce qu'il est déjà avec le Cedrats) et économique renforcé avec une véritable réflexion issue de l'expérimentation sur la valeur ajoutée et l'extension de sa définition, point de départ de nouvelles constructions économiques.
Une démarche anthropologique, appliquée à l'économique dans une vision globalisante imbriquant à la fois le social et l'économique à proprement parler (l'individu étant avant tout un être physique, de chair, qui a un corps, donc un Homo -Economicus qui a des besoins, mais cette fois ci la notion d'Homo-Economicus n'est plus au sommet de la hiérarchie des enjeux, elle n'est qu'une des versions de l'Homo Politicus que définit déjà en son temps, Aristote, au sein de la Cité et que nous sommes tous.

De toutes façons, on ne peut pas revenir en arrière, le processus est général et mondial. Ainsi, les CEL s'internationalisent-elles et se pratique t'il des échanges grâce aux réseaux organisés entre eux, d'une ville à l'autre d'un pays à l'autre d'un territoire à l'autre.
Pour cela, chaque CEL peut mettre en valeur ses spécialités par le réseau et la coopérative.
Une des spécialités des pentes de la Croix-Rousse est, outre la gastronomie, le textile et l'habillement. Beaucoup de petits stylistes pourraient ainsi se regrouper au sein de coopératives de production mais aussi dans le domaine où cela se fait le plus ressentir, dans celui de la commercialisation car c'est pour diffuser leurs produits et les faire connaitre que les producteurs ont le plus de mal à lutter contre l'hégémonie des grands groupes textiles.
Ces réseaux peuvent inclure des producteurs d'autre régions, territoires ou villes de France, ou même de producteurs venus de pays étrangers afin d'organiser d'autres voies d'import-export que celles qui depuis des siècles, organisent l'exploitation de petits au profit des grossistes. N'est-ce pas l'enjeu de la Révolte de Canuts que nous célébrons ici en lançant le projet Canut ?
Enfin, la théorie du développement universel (1) porte bien son nom, il ne 'agit pas ici de la théorie du développement unique mais d'une forme de développement qui part de l'humain et du vivant (voir le célèbre artiste Hunderwasser.), pour aller vers quelque chose de construit. Or ces valeurs et pratiques ainsi que les besoins qu'elles supposent sont par nature universelles puisque humaines au même titre que la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, inspirée de notre propre déclaration de 1789.



(1). La théorie du développement universel qui comporte des notions et concepts qui lui sont spécifiques est un concept protégé par la loi et soumis à la législation sur la protection intellectuelle, tout comme la notion de CEL (communauté économique locale), dans le cadre des recherches effectuées par Respublica, Mouvement citoyen pour la Liberté et l'émancipation des Peuples.
respublica999@live.fr

Avertissement. Toute les recherches effectuées dans le cadre du projet Canut et retransmises ici sur ce blog sont un point de départ pour l'écriture de l'ouvrage "Pour une nouvelle théorie de la Valeur" et "la Communauté économique locale, la revanche de la commune" par Noura Mebtouche.

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